Le 6 janvier, 6 ans après ma dernière participation, j’étais sur la ligne de départ de la 20e édition de la Prom’Classic, le 10 km qui lance chaque année la nouvelle saison de course à pied sur la Côte d’Azur.
Suite à ma blessure au mollet en septembre qui m’avait obligé à renoncer à la saison des cross et du semi-marathon de Montréal, j’avais repris progressivement les entraînements à la mi-octobre. C’est donc sans réel objectif que j’abordai la course, sans pression et en début de préparation pour le semi-marathon de New York en mars.
La promenade des anglais
Depuis mes débuts en course à pied en 2006, la Prom’Classic a toujours été le premier objectif de l’année. Idéalement placé avant le début de la saison de cross en France, cette course permet de valider le travail foncier (travail de l’endurance) de l’automne. Quand tout se passe bien, le chrono à l’arrivée est souvent synonyme de record personnel.
Le parcours est plat. Un aller-retour sur la célèbre Promenade des Anglais bordant la mer, avec généralement un beau soleil, une température agréable pour le mois de janvier et beaucoup d’athlètes. En d’autres termes, l’endroit idéal pour une course parfaite.
Pour cette 20e édition, les conditions étaient magnifiques, avec une bonne densité du peloton et un bon nombre de participants (7,749 finissants).
La course
L’échauffement ne s’était pas déroulé comme prévu. Après seulement 17’ de footing, il était déjà l’heure d’aller se placer dans le SAS. N’ayant pu être dans le SAS élite (je pensais pouvoir y entrer avec mon chrono de 31’33 mais ce n’était pas le cas), j’étais dans le SAS suivant (coureurs ayant réalisé -35’) et il y avait du monde! Pas le temps de faire des gammes et encore moins de la place pour faire des accélérations. Il était 8h40 et j’avais 20’ à attendre avant le départ, immobile, coincé entre les autres coureurs. Je ne me sentais ni stressé, ni anxieux, j’étais entouré d’amis!
Un discours du maire de Nice et une Marseillaise plus tard, c’était enfin de coup de pistolet!
Après quelques bousculades et un slalom entre les participant(e)s, je me suis retrouvé assez vite avec les premières féminines qui avait pris le départ dans le SAS élites. Peu avant le passage du premier kilomètre, j’avais trouvé mon allure et je m’étais positionné dans un peloton d’un dizaine de coureurs.
Les 4 premiers kilomètres sont passés très vite et j’étais déjà arrivé au moment redouté, le demi-tour. En y arrivant, j’ai aperçu un chrono indiquant 14’39. Ayant dépassé depuis un petit moment le 4e km je me suis demandé l’espace d’un instant si c’était mon temps de passage à la mi-course. Je n’avais pas regardé ma montre depuis le départ et même si les sensations étaient excellentes, je trouvais quand même très étrange d’être à 1 seconde de mon record sur 5000m (14’38 sur piste cet été).
Après un petit moment de lucidité, je me suis aperçu que ma montre n’avait pas encore annoncé le passage du 5e km ce qui rendait ce moment encore plus étrange. 500m plus loin, j’étais rassuré en apercevant le panneau du 5e km. Passage en 15’57.
Au passage du 7e km, les sensations étaient toujours bonnes. J’ai volontairement relancé mon allure pour ne pas rester dans un faux rythme. Après analyse de ma course, je me suis rendu compte que je n’avais pas relancé mais j’avais gardé mon allure, 3’12/km entre le 6e et le 9e km.
C’est lorsque ma montre a vibrée au 9e km, que j’ai l’ai regardé pour la première fois de la course. Elle affichait: 28’49. Dans ma tête, j’ai calculé qu’en ajoutant 3’, je pourrais passer sous les 32’. J’étais tellement content à l’idée de revoir à nouveau les 31’ que cela m’a redonné de l’énergie pour accélérer dans le dernier kilomètre.
Après avoir dépassé trois concurrents, un des coureur a accéléré en me voyant arriver à son niveau. Avec environ 300m à faire, c’est à ce moment là que j’ai lancé mon sprint final. J’ai franchi la ligne en 31’46, avec un dernier kilomètre bouclé en 2’57.
Contrairement à ma dernière course en novembre dernier aux championnats canadiens de cross où j’avais terminé péniblement les 10 km en 33’26, complètement exténué, j’étais tout étonné du chrono et des sensations.
L’adrénaline de la course retombée, j’ai un peu regretté de ne pas avoir pris plus de risques durant la course, car j’aurais sûrement pu m’approcher et peut-être battre mon record de 31’33. Ce n’est que partie remise. Peut-être l’année prochaine…
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