Il y a 2 ans, entre la saison de piste et celle du cross-country, j’ai eu envie de changer mes habitudes et de goûter à quelque chose de nouveau, de différent. Lorsque mon oncle m’a annoncé qu’ils organisaient une course en montagne dans sa ville (Vars), je me suis dit que c’était une bonne opportunité pour courir et rendre visite à la famille. Après quelques clics sur le site, je me suis inscrit à la première édition de la Boucle de Peynier.
Arrivé sur place la veille, je découvrais la station pour la première fois. Je me suis baladé sur le début du parcours, j’ai repéré quelques passages de la course avec mon parrain et c’est devant la descente de l’arrivée qu’il m’a demandé : “est-ce que tu as des chaussures adaptées pour demain?”.
Dans ma tête, j’étais confiant qu’avec mes chaussures je n’allais avoir aucun problème à évoluer dans les différents terrains (cailloux, herbe, sentier) mais c’était avant de voir que des fortes pluies étaient prévues durant la nuit. Nous avons donc décidé qu’il me faudrait de vraies chaussures de trail afin de pas me casser une jambe dans la descente du col de Serenne.
Après quelques heures de route et un détour par la ville de Gap, nous avons enfin trouvé. J’étais fin prêt pour l’aventure!
J’avais un peu d’inquiétude sur la gestion de l’hydratation. Bien sûr, je savais qu’il fallait boire souvent pour ne pas avoir des crampes sur la fin de course mais n’ayant pas cette habitude durant mes entrainements, ni mes courses, j’allais devoir faire attention.
Nous étions 300 au départ. Je suis parti prudemment car je savais cela prendrait environ 3-4h et qu’une fois la première ascension commencée, je n’allais plus m’arrêter jusqu’à la tête de Paneyron. Mais durant les premiers kilomètres, c’était plus fort que moi, j’ai essayé de doubler, j’ai pris des chemins différents que les autres… un vrai débutant qui n’a pas compris qu’il fallait s’économiser. Dès l’entrée du Col de Vars, je suis resté avec un groupe de coureurs pour avoir un rythme constant dans l’ascension.
Une fois les trois cols passés, le Col de Vars, la Tête de Paneyron (en photo) et le Col de Serenne, je pensais que le plus dur était derrière moi. Je me suis arrêté quelques minutes au ravitaillement pour croquer dans une orange avant la descente. Je faisais rapidement le bilan et la première partie de course s’était relativement bien passée, pas de crampe ni de problème majeur jusque là. J’ai remercié les coureurs avec qui j’avais fait l’ascension et je suis parti à la chasse des coureurs devant. J’allais enfin pouvoir prendre mon rythme et commencer à vraiment courir sur les sentiers.
Mais après plusieurs kilomètres à un bon rythme, ce qui devait arriver arriva : les crampes! Les quadriceps, les ischio-jambiers et les mollets. J’étais obligé de marcher sur le plat et j’ai même été forcer de m’arrêter à plusieurs reprises pour m’étirer.
Une fois les crampes à peu près parties, il restait environ 4 kilomètres avant l’arrivée. Brusquement j’ai commencé à ressentir une douleur dans mes deux gros orteils. Je sentais qu’ils tappaient contre le bout de mes chaussures depuis un petit moment et la douleur ne me permettait plus de courir normalement. J’étais obligé de courir sur les talons pour mettre le moins de poids possible sur mes orteils.
Ce fut dur et long, mais quel bonheur de passer la ligne d’arrivée 53ème (sur 249 finissants) après 3h14 d’effort! Je n’avais qu’une seule envie, enlever mes chaussures. J’ai pu constater que j’avais un hématome sous chaque ongle, dont un qui avait explosé avec les chocs. Malheureusement pour moi, je n’avais pas suffisamment coupé mes ongles. Je suis reparti de Vars avec de beaux souvenirs et une promesse : revenir faire cette course pour la terminer en moins de 3h.
Rendez-vous sûrement pour l’édition 2017 !
Pour la petite histoire: après une visite chez le podologue afin de percer les ongles pour enlever la pression des hématomes, je n’ai pas pu remettre de chaussures fermées pendant 3 semaines, j’ai eu du mal à marcher pendant 1 mois et j’ai couru avec des pansements pendant pratiquement 6 mois, le temps que mes ongles repoussent. Mais cela valait la peine!
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