Dimanche 30 octobre se déroulait le marathon d’Osaka et ma première participation au Challenge RUN, une course de 8,8km qui se déroulait en même temps que le marathon. C’était l’occasion de participer à un grand événement sportif dans une ville que je ne connaissais pas.
Retrait du dossard la veille
Tous les coureurs avaient rendez-vous au Intex-Hall, le village officiel du marathon d’Osaka, pour le retrait de son kit de départ composé d’un T-shirt, d’une puce électronique pour le chrono et d’un dossard.
Au même titre que les villages d’exposition, l’ensemble des partenaires de l’événement présentait leurs produits et leurs nouveautés.
Le stand le plus incroyable était sans aucun doute celui de MIZUNO, le sponsor officiel. C’était la deuxième fois que je participais au village d’un marathon (le 1er était celui de Montréal en septembre dernier) mais celui d’Osaka était bien plus grand et impressionnant à tous les niveaux: ambiance, produits, affluence, déguisement et bien sûr de bruit!
En route vers le départ
Le rendez-vous était fixé à 9h au Château d’Osaka pour le départ de la course. Pour m’y rendre, je devais emprunter la JR loop Line, la ligne qui fait le tour de la ville et descendre à Ōsakajōkōen, à 5 stations de mon hôtel.
Ne connaissant pas encore bien la ville ni le fonctionnement des trains, j’espérais trouver rapidement d’autres coureurs. Chose faite dès la sortie de l’ascenseur de l’hôtel. Ils étaient facilement reconnaissables grâce à leur sac du marathon. J’ai alors suivi les coureurs jusqu’à la station des trains. Sur le quai, tous les coureurs étaient en file indienne devant les entrées du train, attendant que les portes s’ouvrent et en montant dans le premier wagon, j’étais persuadé que j’allais sortir dans les premiers à la station.))
Dans le train l’ambiance était décontractée, tout le monde parlait et rigolait. J’ai remarqué qu’il y avait beaucoup de couples qui allaient courir. Beaucoup d’entres eux avaient écrit leur temps de passage sur leur mains pour être certain de leur allure.
Après une dizaine de minutes, j’arrive en gare et aperçois une foule de coureurs qui attendait sur le quai pour sortir de la station. Malheureusement pour moi, elle se trouvait à l’opposé de mon wagon. Je suis donc sorti dans les derniers.
Arrivée au château d’Osaka
Après 10 minutes d’attente dans la station Osakakojoen, j’étais étonné de débarquer directement sur la zone de départ du marathon. Tout était vraiment bien indiqué et organisé. De nombreux volontaires étaient disponibles pour répondre aux questions dès la sortie de la gare et un peu partout sur la zone de départ.
Pour se changer, déposer leurs sacs et se rendre aux différents sas, les coureurs du marathon et du challenge RUN avaient leur propre itinéraire.
Malgré les 30 000 coureurs sur place, l’endroit était très propre. Il n’y avait aucun papier ni bouteille par terre et l’ensemble des coureurs se diriger naturellement vers les poubelles ou les bénévoles qui proposait des sacs poubelles.
Arrivée dans le sas L
J’avais lu avant la course sur le blog d’une coureuse qu’il y avait une petite marche pour se rendre au sas. C’est sûrement pour cette raison que les 20 minutes depuis la station sont passées assez vite. Il faisait frais mais pas froid.
C’était vraiment intéressant d’observer les autres coureurs dans leur préparation. Certain était occupé à s’étirer, à attacher méticuleusement leurs lacets, à placer leurs gels dans leurs poches, à ajuster leur dossard, à discuter entre eux ou encore à immortaliser le moment en prenant des photos. On sentait que tout le monde savait ce qu’il avait à faire.
C’est vers 7h50 que j’aperçois le drapeau avec la lettre de mon sas. J’étais dans les temps. 1h10 pour faire mon échauffement était largement suffisant. Mais quand j’ai aperçu qu’il y avait déjà une centaine de personnes assises par terre à attendre le départ, j’ai dû faire un choix. Soit j’allais m’échauffer et je me retrouverais à la fin de mon sas soit je faisais comme les autres coureurs et je réservais ma place.
Après réflexion, j’ai décidé de prendre ma place dans mon sas et de ne pas m’échauffer. Si le départ était fait comme au marathon de Montréal, il y aura sûrement 10 minutes entre chaque départ de sas. Je pourrais alors faire quelques montées de genoux. Je me suis alors assis avec les autres concurrents et j’ai attendu. De temps en temps, pour me réveiller un peu, je sautillais sur place.
Début de la cérémonie d’ouverture
A 8h45, la musique s’est mise à résonner dans tous les hauts parleurs placés devant chacun des sas pour le début des hostilités. Les deux hélicoptères ont fait leur entrée dans le ciel pour les prises de vues aérienne. Les officiels ont pris la parole, puis, le départ du marathon pour les athlètes en chaises roulantes a été donné. Toute la foule a applaudi leur départ.
Puis c’était le temps du second décompte. 5, 4, 3, 2, 1… PAN! Le marathon était commencé !
Départ du marathon d’Osaka 2016
Le départ a été donné à 9h00´10 à ma montre. Au Japon on ne rigole pas avec les horaires! Tous les sas se sont ouverts et nous avons recollé les autres coureurs devant nous.
C’est à ce moment que j’ai déposé mon pantalon, mon pull et mon T-shirt qui me gardaient au chaud depuis mon départ de l’hôtel. Je voyais au loin les coureurs avancer vers la ligne de départ. La course allait enfin commencer pour moi aussi!
Le recyclage à la japonaise
J’avais vu dans la documentation reçue avec mon dossard que l’organisation avait prévu des containers pour récupérer les affaires que les coureurs enlèveront avant le départ. Je savais donc que les vêtements que j’allais laisser avant le départ seraient redistribuer à différents organismes.
Le passage de la ligne de départ
9h20, 2h après mon arrivée, j’ai enfin marché sur les tapis électroniques pour déclencher le chronomètre de ma puce accrochée à ma chaussure.
Ça y est, ma première course sur le sol japonais était commencée mais dès les premiers mètres, j’ai compris que je ne pourrais pas faire le temps visé: moins de 28’00. Il y avait tellement de monde que j’étais obligé de marcher à certains moments. J’avais oublié ce que c’était de ne pas partir dans les premiers sas.
Très vite je me suis mis sur le bord de la chaussée, le long des barrières de sécurité pour tenter de courir à une “allure correcte” et de ne pas trop zigzaguer entre les coureurs.
J’ai très vite repéré un autre coureur qui participait aussi au challenge RUN car son allure était plus rapide que l’ensemble des autres coureurs. Je me suis placé derrière lui et nous nous sommes relayé jusqu’au premier kilomètre.
Ma montre sonne le premier kilomètre, verdict 4’25! Là c’était certain, je ne pourrai pas faire l’objectif souhaité. Les 2 kilomètres suivants ont été similaire au premier. Ensuite, l’allure a commencé tout doucement à s’accentuer (2e km : 3’46 et 3e km : 3’47).
Je courais sur le terre-plein central ou sur le trottoir suivant la configuration de la route. En plus de faire attention à l’endroit où je posais mes appuis, je devais aussi éviter tous les coureurs qui prenaient des photos sur le parcours, ceux qui coupaient la route pour aller retrouver un ami et surtout, baisser la tête pour éviter les bras des spectateurs qui voulaient taper dans la main des participants.
Durant le 4ème kilomètre (4’01) une grande partie du peloton a ralenti à cause d’une montée d’environ 300m, ce qui a rendu plus difficile mon slalom.
Ma course a vraiment commencé au 5e km, après avoir parcouru plus de la moitié du parcours. Après un virage sur la droite, nous sommes rentrés sur une grande artère de la ville qui était divisée en deux par des cônes oranges. Les coureurs du marathon allaient devoir repasser par ici.
Grâce à ce dispositif, j’ai pu courir les derniers kilomètres le long des cônes sans être trop gêné. Mon allure était enfin plus constante et ma foulée plus dynamique.
A environ 2 kilomètres de l’arrivée, j’ai croisé les motos qui ouvraient la route du marathon. Les premiers coureurs arrivaient en sens contraire. J’ai réussi à échanger quelques regards avec certains d’entre eux en leur lançant des “Gambaté” pour les encourager (ce qui se traduit par “courage, tiens bon”).
L’arrivée à l’index hall
Alors que les marathoniens continuaient leur route tout droit, le panneau pour le challenge RUN indiquait de tourner à gauche pour l’arrivée. A l’entrée de la dernière ligne droite, j’ai aperçu un coureur à environ 300 mètres de moi. J’ai tenté d’accélérer mais il venait de franchir la ligne.
Il n’y avait pas d’arche d’arrivée, seulement 3 tapis bleu par terre pour enregistrer le chronomètre de la puce et un mur de photographes qui attendaient une expression pour dégainer leurs photos. Cela m’a fait rigoler, j’ai levé mes deux pouces en l’air et lâché un grand sourire pour la photo finish!
Après avoir reçu quelques applaudissements, je suis allé à la rencontre du premier, car il n’y avait aucun autre coureur, pour le féliciter de sa course. Il était assis par terre, exténué de sa course. Je me suis alors posé la question: de quel sas était il parti? Car c’était certain que je ne l’avais pas aperçu au début.
Comme au départ, l’organisation de l’arrivée été juste millimétrée. Au Japon, ils savent gérer de grands événements, pas de crainte pour les prochains JO de 2020!
Le circuit de l’aire d’arrivée était composé de plusieurs stands, tous espacés de quelques minutes de marche. Le premier stand offrait bouteilles d’eau et bananes. Le deuxième, la remise de la médaille, la serviette de finissant et sac en plastique pour transporter le tout.
L’ensemble des volontaires m’applaudissait et me félicitait en japonais. Il y avait une super ambiance et c’est à ce moment que j’ai compris que j’étais le premier à passer à travers le circuit de l’arrivée. Ce qui voulais dire que j’étais sûrement arrivée 2ème de la course.
Après être passé à travers tout le protocole de l’arrivée, je me suis retrouvé au milieu du parcours du marathon. J’ai marché dans les rues pour trouver la station Yodoyabashi et reprendre le train pour retourner à l’hôtel.
L’ambiance sur le parcours était dingue, les encouragements et l’engouement des spectateurs étaient vraiment beau à voir. J’ai même eu le droit à une photo à mon arrivée dans la station. Une mère m’a gentiment demandé si elle pouvait me prendre en photo avec sa fille. Avant de prendre le cliché, elle m’explique qu’elle suivait l’avancée via son téléphone de son mari qui courrait le marathon. En y repensant, je pense qu’elle a cru que j’avais gagné le marathon!
Pour ma première course au Japon, je suis déçu de mon chrono et du profil de ma course mais heureux d’avoir participé et d’avoir couru pendant le marathon d’Osaka.
Merci au vendeur du magasin MIZUNO de m’avoir donné le lien des résultats officiels et de la vidéo de mon arrivée. Je termine officiellement 4ème de la course. Rendez-vous peut-être l’année prochaine, si j’ai la chance de partir dans les premiers sas 🙂
Remerciements spéciaux
Je voulais remercier tout particulièrement ma petite amie Nara de m’avoir accompagné et encouragé durant cette belle aventure japonaise!
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